CFU foot à 8 : Invincibles Bordelaises

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Les Bordelaises ont été sacrées championnes de France universitaires à Grenoble en foot à 8. La capitaine de l’équipe, blessée en demies, est revenue de l’hôpital pour marquer le but de la victoire en finale.

Un avènement. Ce moment, les filles l’attendaient depuis longtemps. Au CFU de foot à 8, à Grenoble, la magie s’est opérée, et Bordeaux fut couronné. Cinq années, quatre finales, quatre défaites. Un sort effroyable, effacé ce week-end par un courage de reines. En Isère, l’équipe coachée par Amaury Delerue est restée invaincue. L’arbitre international ne peut que savourer. « Ces filles jouent l’une contre l’autre chaque week-end en club, et elles sont capables d’oublier toute rivalité pour rentrer dans l’esprit universitaire. C’est notre force, et c’est ce qui a fait la différence ».

Le parcours, il est exemplaire. En phase de poule, toutes sont tombées devant la fougue et le collectif des Bordelaises. Créteil impuissant (2-0). Montblanc combattant (2-1). Et Littoral, futur finaliste, dépassé par l’événement (3-1). La capitaine emblématique de Bordeaux, Anaïs Feillard, est confiante pour la suite. « On a survolé les phases de groupes. Cette année, c’est la bonne ». Maintenant, place au dernier carré. Devant le nom du prochain adversaire, la grande sœur de l’équipe, présente depuis 5 ans, sait à quoi s’attendre. « Toulouse, c’était notre chat noir. Elles sont championnes en titre, et nous avons gagné très peu de fois contre elles dans le passé. Mais nous, on était déterminées, soudées ». La bataille est rude, le match intense. Mais l’histoire était écrite d’avance : Bordeaux lève les bras au ciel (1-0). La victoire est belle mais amère : la capitaine est transférée à l’hôpital en fin de match à cause d’une douleur chronique à l’abdomen.

Comme un symbole

En finale, les filles retrouvent Littoral, soit l’Université de Dunkerque. De l’autre côté de la ville, Anaïs dispute une autre rencontre. « Je ne pouvais pas rater cette finale, après tout ce qu’on avait fait… J’ai harcelé le staff médical pour qu’ils me laissent partir ». Les équipes s’apprêtent à rentrer sur le terrain, et, tel un symbole, la capitaine débarque. « C’était assez magique. Il y avait une sorte de communion quand je suis arrivée, on a toutes ressenti quelque chose, c’était un sentiment génial ». A la pause, les débats sont à l’équilibre (0-0), et Anaïs effectue son entrée en jeu. Littoral met beaucoup d’impact, et le match de la veille pèse dans les jambes des Bordelaises. A cinq minutes de la fin, la défense nordiste commet une faute de main et l’arbitre désigne le point de pénalty. La capitaine s’avance. « Je devais le tirer, c’était comme écrit. Quand on a le brassard, il faut prendre ses responsabilités pour le groupe ». Parole de championne : le tir de la grande sœur fait mouche, et Bordeaux rompt enfin le sort, s’emparant du titre pour la première fois depuis 2013. « Magique, irréel, incroyable », lâchera-t-elle. Pour Anaïs, et s’en doute pour le reste de l’équipe, aucun doute : « C’est le plus beau jour de ma vie ».

Connor Owens

Le mot du coach, Amaury Delerue

“C’est incroyable. 6 matches, 6 victoires, dont une contre notre meilleur ennemi, Toulouse. L’année dernière, on est parti à 8. On a joué toute la compétition sans remplaçantes. On a échoué contre Toulouse en finale d’un but, c’était cruel. On a pris notre revanche cette année. Ce groupe est si solidaire. Les jeunes se sont mises au diapason des anciennes qui ont très bien transmis le mot d’ordre : plaisir de jouer ensemble et performer. L’esprit universitaire est fort dans ce groupe, c’est une grande qualité. Et puis, l’anecdote sur Anaïs, partie à l’hôpital puis qui rentre sur le terrain pour marquer le but de la victoire… C’est juste hors de ce monde. Quel scénario !”

Recueilli par Connor Owens